L'église de BROU

vue d'ensemble de l'église
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Née de l’amour de Marguerite d’Autriche pour son défunt mari, Philibert le Beau, duc de Savoie, l’église Saint-Nicolas-de-Tolentin de Brou, près de Bourg-en-Bresse, appartient aux chefs d’œuvre du gothique flamboyant ; c’est lorsqu’elle devint veuve que la petite-fille de Charles le Téméraire et fille de Maximilien Ier de Habsbourg fit ériger ce monument entre 1506 et 1532 par les meilleurs maîtres d’œuvre et artisans de France et des Flandres. L’église appartient en réalité à un complexe religieux composé de trois cloîtres et dont la fondation remonte à l’an mille.
Sous la nef, voûtée d’ogives et flanquée de bas-côtés et de chapelles, les tombeaux de la princesse, de Philibert ainsi que de Marguerite de Bourbon, mère de celui-ci, sont chacun surmontés de deux étages, comportant chacun deux gisants : le plus bas représente le mort ou la morte, allongé dans son dernier sommeil et enveloppé dans son linceul, il suggère la fragilité de la vie (cf. les artes moriendi de la même époque), tandis que le second niveau le montre en prière et paré de ses plus beaux atours. Proches du célèbre jubé en dentelle de pierre, les trois tombeaux en marbre de Carrare furent réalisés sur place. Le visiteur ne manque jamais d’admirer pour leur grâce les figures des Sibylles entourant le gisant de Philibert, situé au centre, ou encore les putti qui semblent veiller sur son enveloppe charnelle reposant sur une dalle de marbre noir dans sa partie supérieure. Ainsi les sculptures, baignant tout autant que l’architecture dans une douce lumière, devaient-elles contribuer à célébrer l’amour entre les deux époux tout autant que la gloire des Pays-Bas, dont Marguerite d’Autriche fut la régente au nom de son jeune neveu Charles Quint, celle des Maisons de Bourgogne, de Habsbourg et de Savoie. Les toits polychromes de l’église rappellent d’ailleurs ceux des Hospices de Beaune, situés à un peu plus d’une centaine de kilomètres. Remarquables sont également les vitraux du choeur, ornés de blasons et représentant les deux époux entourés de leur saints patrons ; inspirés par les œuvres d’Albrecht Dürer et du Titien, ils furent réalisés par des verriers lyonnais d’après les cartons envoyés par la princesse depuis les Pays-Bas. Le retable des Sept Joies de la Vierge, situé dans la chapelle particulière de Marguerite d’Autriche, est l’un de joyaux de la sculpture flamande en albâtre.
Parmi les artistes qui ont contribué à cette œuvre, on peut citer : le bruxellois Loys Van Boghem, maître d’œuvre, le flamand Jean Van Roome, qui dessina le tombeau de Philibert, le sculpteur Conrad Meyt de Worms, qui en réalisa le gisant ainsi que celui de Marguerite d’Autriche…
Si le clocher fut démoli à la Révolution, les tombeaux furent miraculeusement conservés. L’église fut classée à la liste des Monuments historiques en 1862.
C’est depuis 1922 que le monastère abrite l’actuel musée principal de Bourg-en-Bresse, comprenant notamment un ensemble de sculptures religieuses du XIIIème au XVIIème siècle ainsi que des peintures françaises et flamandes, ou encore...


La sibylle Agrippa
Pour davantage de photographies et de détails concernant les rénovations faites sur la statuaire en particulier, cf. les sites :


(article en cours de construction)

Bénédicte Espitalier